Depuis toujours,
Je flirte entre la mort et l’amour.
La première m’effraie bien moins
Que l’idée simple de te voir au loin.
Pour esquiver mes doutes et ma peur,
Je trouve refuge dans le Doute et la Peur.
Ces questions qui animent les Hommes
De Londres à Paris et même jusqu’à Rome.
L’idée complexe de l’au-delà et ses atours
Ces réflexion sur le trépas et ce qui l’entoure.
Qu’est-ce qu’en réalité ce mal,
Juste une virgule ou un point final ?
Je vois comme un jeu l’Amour
Tout comme au mourre,
J’y laisse faire le hasard
Risquant de me perdre,
Dans l’immensité de ton art.
À ce jeu je ne peux que perdre,
Impossible de m’immuniser
À ce sentiment criard
Qui me rappelle à toi et
Inlassablement m’égare.
Puis, je vois comme une fin la mort,
Une délivrance sombre et lancinante
L’ultime instant de notre triste sort.
La perspective de ce néant
Où n’existe plus aucun tourments
Plus de pensées, plus de sentiments
Depuis longtemps me fascine.
Vainement, je m’imagine
Ressentir l’absence de tout.
Cette vague impression résout
Pourtant mes peines et mes conflits.
Pendant un instant les débris
De mon cœur en ruine
Retrouvent avec la bruine
De mes pleurs et mes larmes
Leur meilleure arme.
Celle qui pourfendra mon chagrin
Avec une lame de rasoir demain matin.
N’est-ce pas là pire maux
De le dire tout haut ?
De choquer vos bons moeurs
Incapables de déceler mon malheur
Vous avez aggravé ma tristesse
En me répétant mes faiblesses.
Vous m’avez empêché de saisir
L’espoir salvateur de mon avenir.
Vous m’avez traîné avec vos rires
Et vos moqueries devant ce noir désir.
En m’interdisant d’entrevoir
Le bonheur plutôt que le désespoir,
C’est l’impérieux souvenir de votre cruauté
Qui bientôt m’ouvrira les poignets.
J’élude Lune après lune
Les sempiternelles questions de l’existence.
J’aime à croire soir après soir
Qu’en ces éternelles quêtes de sens
Je trouverai la solution à mes ennuis,
Que je mettrai fin à toute cette folie.
Sans me rendre compte que ce songe
N’est rien qu’un honteux mensonge.
En fait, je suis sans refuge depuis
Que la peur s’est évanouie.
Et puis toujours encore,
Je flirte avec l’amour et la mort.