Bonjour !
Tu as probablement oublié, mais il y a peu de temps, tu m’as demandé de t’écrire et c’est avec grand plaisir que je m’empresse de répondre à ton attente.
Qui suis-je ?
Pour le moment, permets-moi de me définir de façon simple et sommaire :
Je suis « Celui qui t’écrit » !
En demandant mon intervention, tu m’as donné existence. En lisant ma lettre, tu me donnes consistance.
Et si, en plus, tu me réponds de façon positive, nous allons former une véritable équipe de collaborateurs, nous serons les créateurs de notre vie commune.
J’ai beaucoup de choses à te dire et j’espère que tu me liras avec attention. Quand tu m’auras lu, ne manque pas de vérifier la justesse de mes phrases et d’y soupeser soigneusement ce que tu auras estimé important pour toi. Le reste, tu pourras l’oublier.
Il est difficile d’imaginer à quel point je te connais, à quel point je t’aime. C’est cette connaissance et cet amour qui m’autorisent à t’écrire aussi familièrement, aussi intimement.
Je sais, par exemple, qu’il n’y a guère longtemps, tu as eu peur. Très peur. Peur de quelque chose qui te semblait menaçant, redoutable, dangereux. C’est en ressentant cette peur que tu m’as demandé, plus ou moins consciemment, de t’écrire. C’est en ressentant ta peur, dans mes tripes littéralement, que j’ai éprouvé le besoin de te répondre et de te faire des propositions.
Ma première suggestion consiste en un voyage.
Pour donner suite à ton appel et ressentir ta peur, j’ai quitté le monde d’amour où je me sens si bien pour rejoindre ton univers de douleur et de souffrances.
Si tu le souhaites, je vais retourner chez moi avec toi. Il suffit de me confier ta main et de marcher à mes côtés. Quand nous serons arrivés – le voyage est souvent très court – tu me quitteras si tu le désires. Mon pays de prédilection s’explore facilement, seul, sans le moindre inconvénient : la peur y est inconnue. Tu resteras toujours libre de revenir ici quand tu le souhaiteras.
Es-tu prêt à TOUT quitter pour vivre cette aventure ?
Je n’en suis pas certain : tu te méfies d’une proposition aussi vague et incertaine à tes yeux. Tu vis dans un monde de peurs et tu as donc peur de te tromper, comme tu as peur que je t’abuse.
Je comprends cela et ne puis solliciter que ton intuition, ton flair. Perçois-tu dans ces lignes une odeur d’honnêteté ou un parfum de manipulation ?
Autre proposition : je reste ici avec toi, nous partagerons tes peurs et les miennes, car il est certain que je vais en éprouver, ne serait-ce qu’en partageant tes émotions. Nous ferons alliance pour agir et rayonner dans ce monde, pour transformer les malheurs en bonheurs.
C’est une aventure qui me tente, sinon je ne t’aurais probablement pas écrit. Elle peut durer plus ou moins longtemps. Cela dépendra de nous, c’est à dire de toi ET de moi.
Ce qui est confortable pour moi, c’est que je n’ai aucune décision à prendre : j’obéirai à ta volonté, peu importe ton choix :
– Mettre cette lettre à la poubelle
– Rester en ma compagnie, ici ou ailleurs
Je dois néanmoins t’informer que choisir de m’oublier vite fait ou choisir de partager ton existence avec moi n’auras pas du tout les mêmes conséquences.
Dans le premier cas, tu continueras ta vie comme d’habitude, avec ton lot de joies et de souffrances, de plaisirs et de douleurs, de satisfactions et de frustrations, …
Dans le deuxième cas, tu changes de monde, tu changes de vie, tu changes de façon d’être. Radicalement. Tu seras heureux en permanence. Tu ne seras insensible à rien – ce qui n’est pas vraiment une sinécure.
Désires-tu cela ? Te sens-tu prêt pour un tel bouleversement ?
Tu m’as déjà répondu dans ta tête et dans ton cœur. Peut-être que les deux ne sont pas d’accord ?
Tu aimerais bien m’accompagner, mais cette histoire te semble ridicule, farfelue ?
Ou, bien que tu éprouves un dégoût spontané pour ce genre de propositions, tu estimes quand même qu’il faudrait l’étudier sérieusement avant de la rejeter ?
Je ne veux te donner aucun conseil, mais quand le cœur et la tête ne parviennent pas à se mettre d’accord, je sais par expérience qu’il vaut mieux donner la prépondérance au cœur. Il offre une meilleure référence comme guide pour notre existence, quoi qu’en pensent la plupart des penseurs. La tête peut venir ensuite, pour proposer de nouveaux choix ou développer, amplifier et affiner tes options.
Voilà. J’ai proposé. J’attends ta décision.
Pour le moment, je ne t’ai offert que des mots. Ne sous-estime pas leur pouvoir. Ils sont l’expression de mes intentions profondes, de mon puissant désir de m’allier à toi pour vivre quelque chose d’unique, d’original, de vrai.
Tu es totalement libre de me rejeter, de m’oublier ou bien d’exploiter mes mots comme ferment d’une action concrète, réaliste, transformatrice du monde ; d’en faire du Verbe.
J’attends ta décision – qui est déjà prise.
Signé :
Celui qui t’écrit