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Illustration du livre Au coeur des ténèbres de ConradIllustration du livre Au coeur des ténèbres de Conrad

Résumé complet du livre Au coeur des ténèbres de Conrad (prépa scientifique 2017-18)

 Joseph Conrad

 

Joseph Conrad est un polonais. Dès l’âge de 18 ans il se fait engager comme mousse à Marseille et intégrera plus tard, à l’âge de 20 ans, la marine marchande anglaise pour sillonner les océans. Il gravira les échelons et deviendra capitaine, néanmoins il ne commandera qu’un seul navire.

Il fut également un auteur très prolifique en écrivant beaucoup de livres et surtout des nouvelles. Elles se dérouleront quasi-toutes sur la mer. Son premier roman fut publié en 1895.

 

Il pratique beaucoup de gallicismes, c’est-à-dire de traductions littérales mal venues dans une autre langue. En effet, Conrad est polyglotte et n’écrit pas dans sa langue natale mais en anglais. C’est pour cela qu’il est considéré comme un écrivain britannique à part entière.

Conrad avait donc des difficultés à écrire en anglais et se plaignait constamment que son travail de rédaction n’allait pas assez vite.

Il utilise l’ironie, mais pas comme les autres individus en disant le contraire de ce qu’il pense. En effet, il utilise à la place des termes inadaptés au contexte.

 

Sa langue maternelle est le polonais, mais il n’a jamais rien écrit dans cette langue et ne l’a même pas enseignée à ses enfants. Certes, il correspondait avec sa famille en polonais, cependant il a préféré enseigner le français à ses enfants. Il connaissait par coeur des pages entières de Flaubert et de Maupassant. Conrad en incorporera de nombreux éléments dans ses propres oeuvres.

 

 

 

Le livre Au coeur des ténèbres

 

Au coeur des ténèbres est une longue nouvelle d’environ 130 pages. Elle est inspirée de sa vie mais reste fictionnelle. Conrad utilise souvent cela en s’inspirant de sa vie pour ses oeuvres.

Le livre est en partie inspiré de son voyage au Congo durant lequel il avait remonté le fleuve du même nom pour aller chercher Georges-Antoine Klein, un agent de la Compagnie du Commerce et de l’Industrie du Congo.

 

Cette nouvelle est une dénonciation du colonialisme. En effet, sous le prétexte de civiliser les peuples primitifs, les européens s’emparent de leur terre et les exploitent.

Le livre met également en lumière la dualité de l’homme : il peut être bon mais aussi retourner à un état beaucoup plus primitif.

Cependant, pour lui la femme n’est pas comme cela et doit rester “pure” ainsi que “innocente”, c’est pour cela qu’il préfère mentir à la veuve de Kurtz quant à ce dernier. Pour lui il y a deux mondes séparés : celui des hommes et des femmes.

 

Le livre est découpé en trois parties :

  • Le nouveau travail qu’obtient Marlow jusqu’à son arrivée à la station où il récupère et répare son bateau. (1 mois pour arriver en Afrique, 1 mois de marche, 3 mois pour le réparer le bateau = 5 mois)
  • Départ jusqu’à son arrivée chez Kurtz. (2 mois)
  • Visite de Kurtz jusqu’au retour de Marlow chez lui.

 

Toute la nouvelle est le récit de Marlow à ses 3 compagnons de bord (des hommes) : le Juriste (qui a le seul coussin), le Comptable et le PDG sur la Nellie, un cotre de croisière (=voilier à deux mâts). Celui-ci est immobilisé à Gravesend dans l’estuaire de la Tamise dans l’attente de la marée haute.

Il leur narre son aventure des années plus tôt en Afrique. Il ne sera interrompu qu’une fois à cause de son langage un peu vulgaire mais captivera son assemblée. Son aventure : Il arrive jusqu’au port de Matadi d’où il commence à faire une longue marche à pied pour se rendre jusqu’à son navire à Kinshaa. Il doit ensuite le réparer. Puis, il s’enfonce dans la jungle hostile en remontant le fleuve Congo. Plus le voyage avance, plus il croit reculer dans le temps et s’éloigner de la civilisation. Il finit par rencontrer Kurtz qui mourra lors du voyage retour.

 

Les ténèbres, ce sont celles de l’âme de Kurtz (le titre de la nouvelle peut aussi être traduit par « Cœur de ténèbres »). La nouvelle a été écrite très rapidement, en 4 mois seulement.

Conrad voulait produire une certaine résonance, une vibration à la manière d’une basse continue : un effet analogue au grondement d’une voix, résidu de la colère de Marlow lors de sa visite finale à la femme de Kurtz.

 

 

 

Résumé

 

Au début de l’histoire que commence à raconter Marlow, celui-ci cherchait un travail en Afrique, sur le fleuve du Congo. Il réussit à en obtenir un grâce à sa tante (Marguerite Poradowska dans l’histoire réelle de Conrad) qui a fait jouer ses relations. Embauché par une compagnie bruxelloise, Marlow doit remplacer le capitaine Fresleven qui a été tué à cause d’un malentendu sur une histoire de deux poules noires lors d’une échauffourée avec les indigènes.

Ce dernier voulait sans doute réaffirmer son respect de lui-même après toutes ses années à faire sa “noble cause”. Il se fait tuer par accident par le fils du chef du village d’un coup de lance. Une fois mort, tout le monde s’est enfui et le village a été abandonné.

 

Marlow va donc embarquer sur un minuscule bateau à vapeur en direction du Congo. Sa mission est d’aller prendre des nouvelles de Kurtz, un chasseur d’ivoire directeur d’un comptoir en pleine jungle.

Marlow ne sait rien de ce Kurtz mais apprend qu’il est très doué. Cet homme fournirait davantage d’ivoire que tous les autres responsables de comptoirs de la compagnie réunis. Cela serait grâce à ses méthodes « peu orthodoxes ».

 

Il se rend de Londres à Bruxelles afin de passer un entretien et faire une visite médicale. Dans la salle d’attente, il contemple une carte du monde colonisé de l’époque. Il voit qu’il y a beaucoup de rouge (Grande Bretagne) et de bleu (France). Lui allait dans le jaune (Belgique), en plein centre. Il voit le fleuve qu’il va emprunter et le décrit « fascinant, mortel – comme un serpent ».

Le vieux médecin qu’il voit lui demande s’il peut mesurer sa tête pour son étude. Selon lui, le degré de civilisation en dépendrait et il est le premier anglais qu’il peut examiner.

 

Il s’embarque sur un vapeur français qui fait escale dans presque tous les ports sur sa route pour faire débarquer des soldats et des douaniers. C’est au bout de 30 jours qu’il voit l’embouchure du fleuve. Le bateau s’arrête au large du siège du gouvernement et sa tâche ne doit commencer qu’à environ 200 milles plus loin.

Il se met en route pour un poste situé à 30 milles en amont puis embarquera sur un petit vapeur maritime avec un capitaine suédois. Il aurait emmené il y a quelques jours un autre suédois qui s’est pendu en chemin.

 

Il arrive enfin au poste de sa Compagnie avec 4 malles comme affaires. En arrivant, il voit des noirs travailler et les trouve malheureux. Ensuite, il tombe dans un trou creusé sans raison : c’est peut-être un besoin philanthropique de donner quelque chose à faire aux noirs ? se demande-t-il. C’est de la bouche du comptable, Blanc élégant habillé en blanc, qu’il entend pour la première fois le nom de Kurtz. Il restera 10 jours à attendre dans ce poste.

 

Il part avec une caravane de 60 hommes pour une marche de 200 milles. Le 15ème jour il arrive en vue du grand fleuve et fait une arrivée boiteuse dans le Poste Central. Marlow apprend que son vapeur a été coulé (intentionnellement ?), il mettra des mois à le réparer. Le Directeur estima 3 mois, ce fut d’après Marlow une extrême précision.

Marlow discute avec un agent de première classe du Directeur. Dans sa chambre, il découvre que Kurtz a peint une femme drapée, les yeux bandés, portant une torche allumée il y a plus d’un an quand il n’avait pas encore de comptoir. Elle symbolise la colonisation. On apprend que l’agent lit le courrier confidentiel de la Compagnie.

Il réparera donc le vapeur pendant 3 mois et y restera nuit et jour, dormant dessus. Il lui manque des rivets et arrivera finalement à s’en procurer… Ou pas, il ne les recevra jamais ! 😀

 

Partie II

 

Le vapeur part avec pour équipage : 20 cannibales, 3 ou 4 pèlerins, Marlow et le Directeur. Il n’est pas toujours à flot, des fois les cannibales doivent se mettre dans l’eau et le pousser.

À 50 milles du Poste de l’Intérieur ils découvrent une cabane de roseaux abandonnée. Un panneau à terre indique : “Du bois pour vous. Dépêchez-vous. Approchez prudemment”. Un Blanc y a habité il y a peu, il y a le livre “Recherche sur quelques points de navigation” de Towson. Marlow pense qu’il y a des notes codées dessus, mais il découvrira plus tard qu’en réalité c’est du russe.

 

Au bout d’un moment, ils arrivent face à un banc de sable au milieu du fleuve. Marlow décide d’aller à gauche mais il se rendra ensuite compte que c’était une erreur : l’eau est peu profonde comparée au chemin de droite. Ils se font attaquer par les indigènes avec leurs flèches.

Un homme de l’équipage est transpercé par un javelot à côté de lui et le sang remplit les chaussures de Marlow. Il éprouve un besoin maladif de changer de chaussures et de chaussettes pour finalement balancer ces premières dans le fleuve.

 

Sur la côte ils voient l’arlequin qui lui apprend que le livre trouvé dans la cabane est le dernier qu’il ait. C’est lui qui l’a annoté. D’après lui, un coup de sifflet du bateau est bien plus efficace que leurs fusils contre les indigènes. En effet, un bon hurlement fonctionne mieux car « ce sont des simples ».

 

Partie III

 

Marlow parle avec l’arlequin et découvre avec horreur les têtes sur la clôture avec ses jumelles. Kurtz arrive sur une civière portée par des indigènes, il n’en a plus pour longtemps. C’est lui qui a commandé l’attaque du vapeur pour les faire fuir en leur faisant croire qu’il était mort. Quelques temps après, ils voient une femme indigène, très belle paraît-il.

En plein milieu de la nuit Kurtz s’enfuit du bateau mais Marlow arrive à le rattraper et à le ramener. Ils repartent avec le bateau, Kurtz dans la cabine. Les sauvages sont tous sur la rive lors du départ et Marlow actionne le sifflet pour les faire partir pour que personne de son équipage ne tire sur eux avec son fusil.

 

Sur le chemin du retour, Kurtz prend conscience qu’il va mourir et le répète. Avant de s’éteindre, il a un cri qui n’est qu’un souffle : « Horreur ! Horreur ! ».

À la fin de l’histoire, Marlow rencontre le cousin de Kurtz qui lui parle de ce dernier, notamment qu’il était très doué pour faire de la musique. Il aurait aussi fait un superbe chef de parti extrême, quel qu’il soit, car Kurtz était un extrémiste.

 

Finalement, Marlow va rendre visite à la Promise de Kurtz un an après la mort de ce dernier. Elle est encore en deuil et le croyait homme de bien. Au lieu de lui dire la vérité sur la vraie nature de son mari, il la conforte dans son illusion car « Je ne pouvais pas lui dire. Cela aurait été trop ténébreux. » et « Elle avait besoin pour vivre de cette illusion. ». Elle lui demande les dernières paroles de son mari et au lieu de lui dire « Horreur ! Horreur ! », il lui dit qu’il a prononcé son nom.

En conclusion, ce voyage fut initiatique et aura fait découvrir à Marlow sa dualité, sa part d’ombre. Il le décrit comme un voyage aux enfers et en ressort dans un état dépressif et mélancolique.

 

 

 

Personnages

 

Charlie Marlow : Jeune officier britannique lors de son récit. Il a les joues creuses, le teint jaune, un dos très droit et l’aspect d’un ascète. Il voit les colonisateurs comme des exploiteurs. Le mensonge l’horrifie mais il mentira plusieurs fois dans le récit, notamment dans la scène finale avec la veuve.

 

Kurtz : Homme mystérieux, il est éloquent et a un vrai pouvoir de fascination. Il a de grands projets qu’il voulait réaliser. Kurtz a fait exécuter des rebelles (des gens qui lui résistaient), et, pour l’exemple, leurs têtes ont été plantées sur les poteaux de la clôture qui entoure sa maison, la tête tournée vers celle-ci. Il est devenu fou par son pouvoir sur les autochtones. Les chefs des villages rampent pour aller le voir.

Il confie à Marlow un document qui est un « Rapport pour la suppression des coutumes barbares » qui est “altruiste”. À ce texte, il a ajouté un post-scriptum, qui marque le retour pulsionnel d’une violence meurtrière génocidaire : « Exterminez toutes ces brutes ».

Il est le chef du Poste de l’Intérieur (le meilleur des postes=comptoirs) depuis un an. Y’a moyen pour Conrad Kurtz=Rimbaud : les deux sont des poètes qui font le commerce d’ivoire. Conrad a tâché de le rendre cosmopolite : mère à demi anglaise et père à demi français.

 

Le comptable en chef : Un bg très bien habillé et parfumé qui ne fait qu’écrire toute la journée. Il s’occupe de toute la comptabilité de la Compagnie.

 

Le Directeur : Tout en lui est commun : le teint, les traits, les manières, la voix. Il est de taille moyenne avec un corps quelconque. Ses yeux sont d’un bleu banal mais particulièrement froids. Il a un léger sourire. C’est un trafiquant vulgaire et peu intelligent qui n’inspire ni l’affection, ni le respect ni la crainte. Il met juste mal à l’aise. Le Directeur n’est jamais malade.

 

Le Russe : Il est habillé en arlequin. C’est un garçon très blond, imberbe avec de petits yeux bleus parfaitement ronds et avec le nez qui pèle. Il a 25 ans et complètement dévoué à Kurtz qu’il idolâtre et écoute (ce n’est pas un homme à qui l’on parle mais que l’on écoute). Il a soigné Kurtz de 2 maladies et s’est fait prendre son ivoire par lui.

Faire une synthèse sur l’Odyssée d’Homère ne nous a pas paru utile, ce livre ayant un résumé d’une page pour chaque chant. En revanche, le livre de Jankélévitch « L’Aventure, l’Ennui, le Sérieux » a été résumé après vos nombreuses demandes. Lisez le ici.

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Adrien Moyaux

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