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Résumé très détaillé du livre Homo deus de Yuval Noah Harari

Introduction : Le nouvel ordre du jour humain

 

Depuis le début de l’humanité, il y a toujours eu 3 grands problèmes :

  • La famine
  • Les épidémies
  • La guerre

 

Néanmoins, nous avons depuis réussi à maîtriser ces 3 aspects. Nous ne nous reposons plus sur des prières à Dieu pour en être épargnés mais savons comment les empêcher et y arrivons… la plupart du temps.

Les rares échecs de résolution de ces 3 problèmes ne seront plus imputés à Dieu mais à des hommes coupables d’avoir “foiré quelque part”. C’est la première fois que l’on meurt plus de trop manger que de ne pas manger assez, plus de vieillesse que de maladies et qu’il y a plus de suicides que de victimes de guerre.

 

 

Problème n°1 : La famine

 

Autrefois, la production de nourriture était dépendante des intempéries et de la chance. Il arrivait régulièrement qu’à cause d’une mauvaise récolte les habitants meurent de faim.

À titre d’exemple, 2,8 millions de Français (soit 15% de la population de l’époque) sont morts entre 1692 et 1694 à cause de la famine engendrée par la destruction des récoltes par le mauvais temps. Pendant ce temps-là, Louis XIV le Roi-Soleil batifolait à Versailles avec ses maîtresses. La famine toucha ensuite les autres pays, que ce soit l’Estonie, la Finlande ou encore l’Ecosse.

 

La famine actuelle n’est plus naturelle mais politique. Si nous le voulions, tout le monde pourrait manger à sa faim. De plus, sur la majeure partie de la planète, perdre son emploi ne signifie plus mourir de faim. Il y aura toujours des assurances privées, des organismes publics ou des ONG permettant au chômeur de subsister.

Une zone touchée par des inondations ou d’autres catastrophes menant à une pénurie alimentaire peut rapidement empêcher la famine, cela grâce aux efforts internationaux. En effet, grâce à nos réseaux développés et au commerce mondial, on peut envoyer rapidement de la nourriture sur place.

 

Certes, nous ne souffrons plus de famine, mais il reste tout de même une insécurité alimentaire. 10% de la population française en souffre, ne sachant pas ce qu’elle mangera au prochain repas, ne mangeant pas à sa faim et n’ayant une alimentation ni saine, ni équilibrée (excès de sel, de sucre et d’amidon, carence de protéines et de vitamines).

Bien qu’il y ait une insécurité alimentaire, il y a également une suralimentation. En 2010, la famine et la malnutrition ont tué 1 million de personnes alors que l’obésité en a tué trois fois plus. C’est généralement les personnes les plus pauvres qui sont concernées, se gavant de hamburgers et de pizzas. En 2014, plus de 2,1 milliards d’habitants étaient en surpoids alors que seulement 850 millions d’individus souffraient de malnutrition.

 

 

Problème n°2 : Les épidémies

 

Les villes cosmopolites étaient le foyer idéal de maladies infectieuses. La plus mémorables des épidémies est la peste noire qui se déclara au début des années 1330 en Asie de l’Est ou Asie centrale. La peste gagna toute l’Asie, l’Europe et l’Afrique du Nord en se propageant via une armée de rats et de puces. Entre 75 et 200 millions de personnes moururent à cause de cette épidémie.

Tous étaient démunis face à celle-ci, on n’avait aucune idée qui aurait permis de l’enrayer. Seules des prières et des processions étaient réalisées en désespoir de cause, les hommes attribuant les maladies au courroux des dieux ou encore aux démons. Ils ne soupçonnaient pas qu’une minuscule puce ou une simple goutte d’eau puisse contenir toute une armada de prédateurs mortels. La peste noire ne fut même pas la pire des épidémies, les explorateurs et les colons décimaient jusqu’à 90% des autochtones en arrivant chez eux avec leurs maladies.

 

À côté de ces grandes épidémies, il y avait les autres maladies qui tuaient des millions de personnes chaque année, notamment les enfants qui étaient peu immunisés. Jusqu’au XXe siècle, un tiers des enfants mourraient avant d’avoir atteint l’âge adulte à cause d’un mélange de malnutrition et de maladie.

Notre globalisation et multiplication des moyens de transports aurait pu faire penser à un risque accru de maladies, leur propagation devenant presque instantanée. Cependant, les progrès de la médecine ont permis de réduire la mortalité infantile à seulement 5% et même à 1% dans les pays développés. Tout cela grâce à l’élaboration de vaccins, d’antibiotiques, une meilleure hygiène et une infrastructure médicale améliorée.

 

Ainsi, la variole a été éradiquée. C’est la première épidémie que les hommes aient pu effacer de la surface de la terre. Grâce à l’efficacité des contre-mesures, les épidémies qui se déclarent chaque année comme la grippe aviaire ou encore Ebola ont tué relativement peu de personnes. Bien que terrifiant le reste du monde, leur propagation peut être stoppée et le nombre de victimes n’a plus rien à voir avec les précédentes épidémies.

Cette victoire sur les maladies ne semble pas temporaire car les nouvelles maladies résultent de mutations aléatoires tandis que les médecins apprennent toujours plus par leur démarche active, bien que faisant aussi des découvertes par hasard (sérendipité). Ces derniers auront donc toujours plus d’avance sur les infections, d’autant qu’actuellement sont explorés de nouveaux traitements comme l’injection de nanorobots.

 

L’humanité possède désormais les connaissances et outils nécessaires pour lutter contre les maladies et leur prolifération imputerait ainsi à l’incompétence des hommes plutôt qu’aux courroux divin. Cet échec humain serait inexcusable et nous demanderions réclamation auprès des responsables.

Nous ne sommes plus démunis face aux épidémies naturelles. Nous sommes même en mesure d’en créer d’encore plus dévastatrices et nous finirons peut-être par le regretter un jour…

 

 

Problème n°3 : La guerre

 

Depuis le début de l’humanité, la paix était précaire et la guerre pouvait se déclarer à tout moment. Désormais, la guerre s’est faite plus rare que jamais. De nos jours, seulement 1% de la population mondiale en meurt. Le diabète tue plus que la guerre : “Le sucre est devenu plus dangereux que la poudre à canon” p.25

La guerre est devenue inconcevable et n’est plus envisagée dans l’avenir immédiat par les gouvernements. C’est notamment dû aux armes nucléaires qui assurent une destruction mutuelle totale, un acte fou de suicide collectif. Cela force ainsi les nations les plus puissantes à trouver des solutions pacifiques pour résoudre les conflits.

 

Alors que précédemment l’on se battait pour des ressources, le savoir est désormais la principale source de richesse. “La connaissance est devenue la ressource économique la plus importante, la rentabilité de la guerre a décliné, et les guerres se sont de plus en plus cantonnées aux parties du monde – comme le Moyen-Orient et l’Afrique centrale – qui reposent encore sur des économies à l’ancienne, à base matérielle.” p.25

Autrefois, la paix était l’absence temporaire de la guerre tandis qu’aujourd’hui c’est l’invraisemblance de celle-ci. Cependant, des guerres d’un nouveaux type font leur apparition, en particulier la cyberguerre.

 

Bien que nous possédions de nouvelles armes, nous ne les utilisons pas pour le moment, brisant la loi de Tchekhov. Celle-ci dit qu’un fusil apparaissant au premier acte d’une scène sera immanquablement utilisé dans le troisième. En effet, dans le passé, toute acquisition d’une nouvelle arme par un roi ou un empereur menait tôt ou tard à son utilisation.

On pourrait penser que les terroristes auraient moins de scrupules à utiliser nos nouvelles armes de destruction massive, mais ils n’y ont de toute manière pas accès. En effet, le terrorisme est une stratégie de faiblesse adoptée par ceux qui n’ont pas accès à la réalité du pouvoir. Ils sèment plus de peur qu’ils ne causent de vrais dommages matériels. “Pour l’Américain ou l’Européen moyen, Coca-Cola représente une menace plus mortelle qu’Al-Qaïda.” p.29

 

 

 

Les défis futurs

 

Qu’est-ce qui remplacera la famine, les épidémies et la guerre en tant que grandes priorités humaines au XXIe siècle ?

    • L’écologie afin de protéger l’existence de l’humanité
    • Atteindre l’immortalité, le bonheur et la divinité. Transformer Homo sapiens en Homo deus.

 

 

Défi futur n°1 : L’immortalité

 

La mort est un crime contre l’humanité. Nous devons mener contre elle une guerre totale.” p.32. En effet, la Déclaration universelle des droits de l’homme déclare catégoriquement que le “droit à la vie” est la valeur la plus fondamentale de l’humanité. De plus, “pour les modernes, la mort est plutôt un problème technique que nous pouvons et devons résoudre.” p.33.

Certains des plus grands hommes d’affaires comme Peter Thiel comptent bien vivre éternellement. Bill Maris, qui est à la tête du fond d’investissement Google Ventures, déclare justement que “mieux vaut vivre que mourir” p.36. Cependant, ce ne sera pas l’immortalité mais l’a-mortalité. Bien que plus aucune maladie ne puisse nous tuer, un simple accident ou une guerre aurait toujours raison de nous et rien ne pourrait nous ramener d’entre les morts.

Mais vivre pour l’éternité, voire seulement jusqu’à 150 ans, diminuerait considérablement notre prise de risques, sachant que l’on peut mourir d’un simple accident de la vie de tous les jours. Actuellement, nous osons escalader l’Himalaya car nous savons que de toute manière nous allons mourir un jour. Mais le ferons-nous encore quand nous aurons atteint l’a-mortalité ? N’aurions-nous pas trop peur de mourir ?

 

De plus, cela chamboulerait toute notre société : Peut-on rester marié pendant si longtemps à la même personne ? Le métier appris lorsque l’on était jeune existera-t-il encore cent ans après ? Ne risque-t-il pas d’y avoir un certain immobilisme, les plus âgés décidant encore et ne laissant pas les jeunes générations changer la situation avec ses idées neuves ? Ne peut-on pas craindre de garder un dirigeant pendant beaucoup trop longtemps (Staline et Mao seraient encore au pouvoir aujourd’hui) ?

 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, pour le moment la médecine n’a pas encore augmenté notre durée de vie naturelle d’une seule année. Elle a seulement permis de nous sauver d’une mort prématurée. Il est possible que nous puissions un jour vivre jusqu’à 500 ans et plus, mais cela a peu de chance d’arriver ce siècle-ci.

 

 

Défi futur n°2 : Le bonheur

 

Le PIB ne représente pas le bonheur car les gens ne veulent pas produire, ils veulent être heureux. Il semble que le bonheur possède un plafond de verre car nous ne sommes pas beaucoup plus heureux que des siècles auparavant, malgré toutes nos réalisations sans précédent. “Trouver le vrai bonheur ne sera pas beaucoup plus facile que surmonter la vieillesse et la mort.” p.46.

 

Ce plafond de verre s’appuie sur deux piliers : un psychologique et un biologique :

Psychologiquement, nous sommes heureux lorsque la réalité correspond à nos attentes. Cependant, plus notre situation s’améliore, plus nous en voulons plus et nous ne serons ainsi jamais satisfaits.

Biologiquement, on est malheureux non pas à cause des faits, mais à cause de notre interprétation physiologique en ressentant des émotions physiques désagréables. On est donc heureux si l’on ressent des émotions agréables. Cependant, celles-ci retombent vite, et cela avec raison. En effet, nous sommes ainsi forcés de rechercher ces émotions, cela nous permet donc de survivre. Par exemple, un écureuil qui serait tout le temps heureux mourait rapidement, n’ayant pas pris la peine de chercher des noisettes ou de s’accoupler. Le malheur serait par conséquent nécessaire à la survie.

 

Le bonheur dépendant d’émotions agréables, l’obtenir artificiellement grâce à la prise de psychotropes serait possible. Cela explique notamment le grand nombre de personnes se droguant : en 2009, la moitié des détenus de prisons américaines étaient internés pour des affaires en lien avec la drogue.

Cette voie biologique est celle qui est poursuivie actuellement pour accroître notre bonheur. Néanmoins, celle psychologique existe aussi. Celle-ci consiste à prendre conscience que les émotions agréables finissent pas disparaître et qu’il vaut mieux limiter ses désirs plutôt que de passer son temps à essayer de les satisfaire (métaphore du tonneau percé que l’on essaie de remplir).

La société actuelle est bien plus tournée vers la quête d’un plaisir éternel que vers leur diminution, délaissant la voie psychologique prônée par Bouddha et Épicure en leur temps.

 

 

Défi futur n°3 : La divinité

 

Jusqu’ici, accroître le pouvoir de l’homme reposait exclusivement sur l’optimisation de nos outils externes. À l’avenir, il dépendra davantage de l’optimisation du corps et de l’esprit humain, voire d’une fusion directe avec nos outils.” p. 55. Cela peut se faire selon trois directions : le génie biologique, le génie cyborg et le génie des êtres non organiques.

 

Le génie biologique consiste à modifier notre ADN.

Le génie cyborg quant à lui sera la fusion du corps organique avec des appareils non organiques comme des mains et yeux bioniques ou encore des nanorobots naviguant dans nos vaisseaux sanguins pour réparer les dommages. On peut même aller plus loin et envisager de contrôler à distance des appareil par la pensée, comme le chirurgien commandant à distance son scalpel. Ce n’est pas de la fiction, des appareils permettant par la seule force de la pensée d’allumer la lumière chez soi ou de faire bouger une prothèse bionique sont déjà commercialisés.

Le génie des êtres non organiques va plus loin que le génie cyborg qui partait encore du principe que les cerveaux organiques continueraient à commander la vie. Ainsi, la vie passerait d’un réceptacle organique à un autre non organique, ce qui lui permettrait une bien meilleure adaptabilité. Par exemple, coloniser les planètes étrangères serait beaucoup plus facile car bien qu’aucune espèce organique ne puisse survivre sur Mars, cela serait complètement différent avec un être inorganique.

 

 

 

Débats et paradoxes

 

Certes, innover dans le but de soigner est noble, mais cela aura aussi pour conséquence de vouloir utiliser le résultat de ces recherches dans une visée d’amélioration. “Il n’existe pas de différence claire entre la guérison et l’amélioration.” p.64. Ce serait possiblement le début d’un eugénisme.

Il y a un paradoxe de la connaissance : comprendre quelque chose, par exemple l’économie, permet de d’utiliser ces nouvelles connaissances pour de nouveaux et meilleurs comportements. Cependant, en faisant cela, nous changeons justement la situation, rendant caduques nos découvertes.

Plus nous avons de données et mieux nous comprenons l’histoire, plus vite l’histoire change de cap, et plus vite notre savoir se périme.” p.71

 

Plus nous avançons dans l’histoire et moins nous arrivons à donner un sens au présent et à anticiper l’avenir. Il y a de plus en plus de connaissances et des changements toujours plus rapides.

L’étude de l’histoire a pour but de desserrer l’emprise du passé.” p.72 Le passé nous façonne toujours, mais on peut tenter de s’en libérer et imaginer d’autres destinées en apprenant notre histoire.

 

Par exemple, si beaucoup de personnes souhaitent avoir une pelouse à l’entrée de leur maison c’est parce que par le passé c’était un signe de richesse. En effet, cela n’était qu’un élément d’apparat qui demandait un gaspillage de temps précieux sans aucune réelle contrepartie pour les paysans. Les pelouses étaient donc le symbole des personnes riches et puissantes qui montraient avec elle leur haute position.

Nous en sommes donc venus à associer les pelouses au pouvoir politique, au statut social et à la richesse économique. Évidemment, nous serons toujours façonnés par le passé mais nous pouvons tout de même essayer d’acquérir une certaine liberté.

 

 

 

Partie I – Homos sapiens conquiert le monde

 

La différence entre les humains et les animaux

 

Par rapport aux autres animaux, cela fait longtemps que les humains sont devenus des dieux.” p.85. Il y a désormais bien plus d’animaux domestiqués de de sauvages : 200 000 loups sauvages contre 400 000 000 chiens domestiques, 40 000 lions contre 600 000 000 chats domestiques, etc.

Nous mettons les animaux dans des cages exiguës et les exploitons, ne les laissant pas assouvir tous leurs besoins naturels.

 

L’Homo sapiens est la première espèce ayant changé l’écologie globale à elle seule, amenant même à appeler l’époque de l’humanité anthropocène alors qu’officiellement nous sommes dans l’holocène. Nous avons eu le même impact que les ères glaciaires et les mouvements tectoniques, et un impact encore plus grand même que celui de l’astéroïde qui a tué les dinosaures il y a 68 millions d’années. “À l’ère de l’anthropocène, la planète est devenue une seule et même unité écologique.” p.88.

Les émotions ne sont pas une caractéristique proprement humaine : elles sont communes à tous les mammifères (de même qu’à tous les oiseaux et, probablement, à certains reptiles, voire aux poissons).” p.97. Les émotions sont des algorithmes biochimiques permettant la survie et la reproduction de tous les mammifères. En effet, ces algorithmes très complexes guident nos choix par des sensations, des émotions et des désirs. Une émotion centrale est commune à tous les mammifères : le lien mère-petit.

 

L’Homo sapiens étant l’espèce la plus puissante du monde, il se plaît à penser qu’il est supérieur aux animaux et qu’une vie humaine a plus de valeur qu’une vie animale. Or, ce n’est pas parce que les Etats-Unis sont plus puissants que l’Afghanistan qu’une vie afghane a moins de valeur qu’une vie américaine.

Pour justifier notre supériorité vis-à-vis des animaux, l’Homo sapiens se dit doté d’une âme éternelle. Cela explique notamment pourquoi il nous semble tout à fait normal de tuer des animaux pour nous nourrir, voire même par plaisir.

Les récentes découvertes scientifiques sont catégoriques : les animaux n’ont pas d’âme ET les humains non plus. De plus, la théorie de l’évolution de Charles Darwin contredit également cette idée d’âme, entité indivisible, immuable et potentiellement éternelle. L’âme n’ayant pas de “parties”, elle ne peut avoir évoluée au fil du temps et ne peut être apparue un jour comme par magie.

 

Le cheval Hans le Malin

Au début des années 1990, un cheval baptisé Hans le Malin devint une célébrité en Allemagne. En effet, il arrivait à comprendre et annoncer le résultat de multiplications en donnant le bon nombre de coups de sabots. Cependant, après qu’une commission scientifique l’eut observé, il s’avéra que ce cheval se contentait d’observer soigneusement le langage du corps de son public. Quand Hans le Malin approchait du chiffre exact, il était capable de lire la posture du corps et la physionomie afin d’arrêter ses coups de sabots au bon moment.

L’histoire d’Hans le Malin est souvent citée comme exemple de la façon dont nous humanisons les animaux en leur donnant des capacités humaines. Pourtant, cela ne les rend pas inférieurs à nous car en l’occurence Hans avait une bien meilleure observation que les humains malgré le fait qu’il ne sachait pas calculer.

 

 

L’étincelle humaine : comment notre espèce a conquis le monde

 

Qu’est ce qui différencie les humains des animaux ? Comment sommes-nous arrivés là où nous en sommes ? “L’intelligence et la fabrication d’outils ont été aussi manifestement très important. Mais si les humains n’avaient pas appris à coopérer avec souplesse et en grand nombre, nos astucieux cerveaux et nos mains habiles en seraient encore à fendre des silex plutôt que des atomes d’uranium.” p.149

La coopération est donc la clé mais ce n’est pas pour autant que les fourmis ou les abeilles seraient capables des mêmes prouesses que les humains. En effet, leur coopération manque de souplesse, elles sont incapables de réinventer leur système social du jour au lendemain. Les mammifères sociaux comme les chimpanzés ou les éléphants sont capables d’une telle flexibilité, mais seulement avec peu de leurs congénères. L’Homo sapiens est le seul animal capable de coopérer souplement avec un très grand nombre de ses semblables.

De plus, nous sommes la seule espèce capable d’imaginer des choses qui n’existent pas dans la réalité comme le dollar, Google ou l’Union européenne. Un chat par exemple ne peut que s’imaginer des choses réelles comme la souris qu’il va aller chasser.

 

 

 

Partie II – Homo sapiens donne sens au monde

 

Les conteurs

 

On attribue désormais à des entités imaginaires la construction ou le contrôle des choses : les Etats-Unis ont produit la première bombe nucléaire, Google a fabriqué une voiture autonome, etc. L’écriture a permis l’apparition de ces puissantes entités fictives car autorisant à stocker beaucoup plus d’informations que naguère.

Les fictions nous permettent de mieux coopérer […] Nous pouvons donc avoir des systèmes de coopération très élaborés, au service de buts et d’intérêts fictifs.” p.193. Pour s’assurer qu’une entité est réelle, il suffit de se demander “Peut-elle souffrir ?”. Ainsi, Zeus ne souffre pas si l’on incendie son temple, tout comme l’euro ne souffre pas s’il perd de sa valeur.

La fiction n’est pas mauvaise. Elle est vitale.” p.196. C’est en effet ce qui permet à notre société complexe de tourner. Nous les avons inventées pour nous servir car il est nécessaire de croire à la monnaie ou encore aux règles du football.

 

 

Le couple dépareillé

 

On dit souvent que Dieu aide ceux qui s’aident. C’est une manière détournée de dire que Dieu n’existe pas, mais que si notre croyance en lui nous pousse à faire quelque chose nous-même, ça aide.” p.198. La religion structure la société et permet de la faire fonctionner. Elle s’intéresse avant tout à l’ordre tandis que la science s’intéresse au pouvoir : le pouvoir de guérir, de mener des guerres et de produire des vivres.

De nos jours, la croissance économique est ce qui importe le plus. Ce culte de la croissance peut ainsi être assimilé à une religion. D’autant que “le capitalisme a amplement contribué à l’harmonie mondiale […] pour y voir plutôt une situation de gagnant-gagnant, où votre profit est aussi le mien.” p.229. Le capitalisme aurait plus contribué à l’harmonie générale que des siècles de prédication chrétienne.

On pense qu’il n’y a que deux types de ressources, ces dernières étant épuisables : les matières premières et l’énergie. Cependant, il existe un troisième type de ressources : la connaissance, et elle est intarissable. “La plus grande découverte scientifique a été la découverte de l’ignorance.” p.233.

 

 

La révolution humaniste

 

L’humanisme est une nouvelle religion qui voue un culte à l’humanité. Il est impossible de maintenir l’ordre si la vie n’a aucun sens, c’est pour cela que la mort de Dieu aurait pu se traduire par un effondrement total. Mais, d’après l’humanisme, même si le monde n’a pas de sens, c’est à l’Homme de lui en donner un.

Jadis, on pensait que cesser de croire en Dieu et donc à un sens de la vie signerait la fin de l’ordre public. L’humanisme contourne donc ce problème. Désormais ceux qui menacent le plus l’ordre mondial sont ceux qui continuent de croire en Dieu. Par exemple, la Syrie qui craint Dieu est un pays bien plus violent que les Pays-Bas laïcs.

 

Selon l’humanisme, les humains doivent puiser dans leur expériences intérieures le sens de leur vie ainsi que celui de tout l’univers. C’est le premier commandement de l’humanisme : “créer du sens pour un monde qui en est dépourvu” p.244.

Seul Dieu pouvait créer et définir le beau, le bien et le vrai” p.244. Il était la source suprême du sens et de l’autorité.  En effet, qui peut déterminer le sens de nos actions (bonnes ou mauvaises) peut nous dire comment nous devons nous comporter. Avec l’humanisme, c’est notre libre arbitre qui est l’autorité suprême car c’est nous qui sommes la source ultime de sens.

Maintenant, distinguer le bien ou le mal ne se fait plus selon un livre sacré mais plutôt si l’action fait souffrir ou non une autre personne. Si elle ne fait de tort à personne, elle n’est pas répréhensible. “La plupart des psychologues pensent que seuls les sentiments humains sont autorisés à déterminer le vrai sens des actions humaines.” p.246. Ainsi, en éthique, la devise humaniste est “Si ça fait du bien, fais-le”.

 

Le paradoxe apparaît quand les sentiments humains se heurtent, quand la même action cause le bonheur de l’un et le malheur de l’autre. Par exemple, le sentiment de bonheur de deux amants l’emporte-t-il sur le sentiment de malheur de leurs conjoints et enfants ?

Cette écoute de ses sentiments personnels permet la démocratie car “nous estimons que l’électeur sait mieux, et que les libres choix des individus sont l’autorité politique ultime.” p.249. En politique, l’humanisme nous enseigne que “l’électeur sait mieux”.

 

De même, “la beauté est dans l’oeil du spectateur” : c’est à nous de définir l’art. En effet, la sensibilité humaine est la seule source de création artistique et de valeur esthétique. Tout cela sous le prisme de notre subjectivité afin d’entrer en contact avec nos sentiments plutôt qu’avec Dieu.

C’est ainsi qu’en 1917 Marcel Duchamp acheta un urinoir ordinaire produit en série, proclama que c’était une oeuvre d’art en la nommant Fontaine et la signa. Cet urinoir est présenté aux étudiants de première année de beaux-arts pour leur montrer qu’une chose est de l’art parce que nous le décidons. Si les gens pensent qu’un objet est une oeuvre d’art, il en sera une.

 

Enfin, l’humanisme a permis de révolutionner l’éducation. Alors qu’auparavant l’étudiant devait se souvenir des réponses qu’Aristote ou que saint Thomas d’Aquin aurait donné à une question posée, désormais on lui apprend à penser par lui-même.

Dans l’Europe médiévale on avait  Savoir = Écritures × Logique. Puis, avec la révolution scientifique,  Savoir = Données empiriques × Mathématiques. Enfin, avec l’humanisme,  Savoir = Expériences × Sensibilité. En effet, le but suprême de la vie humaniste est de développer pleinement son savoir grâce à un large éventail d’expériences intellectuelles, émotionnelles et physiques. La priorité est axée sur notre sensibilité avec par exemple les émissions de télé-réalité.

 

L’humanisme a connu des schismes et s’est donc scindé en trois grandes branches : l’humanisme libéral, socialiste et évolutionniste :

    • L’humanisme libéral prône une liberté la plus large possible afin de faire l’expérience du monde.
    • L’humanisme socialiste nuance cela en reprochant à l’humanisme libéral de privilégier nos sentiments personnels plutôt que ceux des autres. Au lieu d’un comportement égoïste et tourné vers soi, des institutions comme des partis politiques ou des syndicats dictent la conduite des individus. Ces derniers ne se fient ainsi plus à leurs sentiments personnels mais à des groupes d’individus comme eux.
    • L’humanisme évolutionniste s’appuie sur la théorie de la sélection naturelle. Par conséquent, seuls les plus aptes survivent et le conflit est le terreau de cette sélection. Ainsi, la guerre devient précieuse et même essentielle pour permettre l’évolution. Les nazis sont une version extrême de l’humanisme évolutionniste.

 

 

 

Partie III – Homo sapiens perd le contrôle

 

La bombe à retardement au laboratoire

 

Le monde actuel est dominé par l’humanisme libéral avec l’individualisme, les droits de l’homme, la démocratie et le marché. Cependant, les dernières découvertes scientifiques tendent à montrer que l’homme n’est pas libre, qu’il ne possède pas de libre arbitre.

Les processus cérébraux électrochimiques […] sont soit déterministes ou aléatoires, soit un mélange des deux : ils ne sont jamais libres.” p.304. Qu’un neurone s’active ou pas dépend en effet soit des stimuli extérieurs (déterminisme), soit d’un événement aléatoire comme la décomposition spontanée d’un atome radioactif (hasard). Il peut éventuellement être une combinaison des deux, mais une chose est sûre : nous ne sommes pas libres.

 

De plus, si nous étions libres, nous n’aurions pas suivi la théorie de l’évolution. En effet, si l’on choisissait librement quoi manger et avec qui s’accoupler, il n’y aurait plus aucune sélection naturelle.

Je ne choisis pas mes désirs. Je ne fais que les sentir, et agir en conséquence.” p.307. Ainsi, les robots-rats (qui sont des rats avec des électrodes dans le cerveau) peuvent être contrôlés grâce à des stimulations cérébrales directes. “Le rat n’a pas l’impression d’être contrôlé par un autre […] Quand le professeur Talwar actionne la télécommande, le rat veut aller à gauche, et va donc à gauche.” p.308.

 

Les expériences accomplies sur Homo sapiens indiquent que, comme les rats, les hommes sont manipulables et qu’il est possible de créer ou d’anéantir des sentiments complexes comme l’amour, la colère, la peur et la dépression en stimulant les points adéquats dans le cerveau humain.” p.309

L’armée américaine expérimente des casques avec électrodes pour améliorer les performances de ses soldats. Sally Adee, journaliste au New Scientist, a pu en tester un. L’expérience a littéralement transformé sa vie car selon ses mots : “Que mon cerveau puisse être dépourvu du moindre doute est une révélation. Là, soudain, cet incroyable silence dans ma tête. J’espère que vous pouvez me comprendre quand je vous dis que ce que j’ai désiré le plus vivement dans les semaines qui ont suivi mon expérience, c’était de retourner me brancher sur ces électrodes.” p.311

En effet, le casque lui avait permis de faire taire toutes ses voix intérieures, que ce soient les préjugés de la société ou encore ses propres peurs. En les réduisant au silence, elle a pu se mettre en état de parfaite concentration.

 

Cependant, les stimulateurs transcrâniens n’en sont qu’à leurs débuts et, bien qu’ils améliorent nos capacités sur de très courtes durées, leurs effets et préjudices à long terme sont encore inconnus. De plus, si à l’avenir ils se démocratisent, ils seront certainement utilisés pour bien d’autres choses comme afin de mieux étudier, s’absorber dans des jeux ou encore manipuler nos désirs pour avoir envie de faire ce dont l’on n’a pas envie (réviser pour l’école, jouer de son instrument de musique, faire une tâche rébarbative, etc.)

 

Enfin, l’humanisme libéral nous définit en tant qu’individu, comme si nous étions une seule entité indivisible. En réalité, nous sommes des “dividus” car il n’existe pas un seul moi qui qui prenne les décisions. C’est plutôt un bras de fer entre nos entités intérieures. Parmi ceux-ci, on peut citer le moi expérimentateur de notre conscience immédiate et le moi narrateur.

La plupart de nos choix critiques seront réalisés par notre moi narrateur : nous préférons faire un voyage banal plutôt que le voyage de nos rêves si nous savons que nous perdrons les souvenirs de ce dernier quand il sera fini. Ce moi narrateur est biaisé, en particulier par le fait que pour lui la valeur d’une expérience passée est la moyenne de son moment le plus intense et de sa fin, sans se soucier de la durée.

 

Le moi expérimentateur, lui, prend toutes les petites décisions. Par exemple, alors que le moi narrateur prend la résolution de faire du sport pour la nouvelle année, le moi expérimentateur prend le dessus le jour où il faut la tenir et préfère nous faire commander une pizza à manger devant la télévision.

La plupart d’entre nous nous identifions cependant à notre moi narrateur en voulant que tout ait un sens. C’est ainsi qu’intervient la dissonance cognitive : en cherchant à donner un sens à ce qui n’en a pas, nous nous mentons à nous-même. C’est par exemple le syndrome “Nos enfants ne sont pas morts en vain” quand l’on persiste à faire la guerre juste pour donner du sens aux guerres insensées menées précédemment par nos soldats décédés.

 

 

Le grand découplage

 

Les êtres humains perdent de leur valeur économique et militaire. Bientôt, seul le groupe sera important et non plus les individus en eux-mêmes. Les seules personnes auxquelles le système accordera encore de la valeur sera une élite de surhommes améliorés.

Dans les armées notamment, les drones peuvent tout à fait remplacer les humains, étant plus précis, infatigables et non sujets à la faim, la peur ou encore à la fatigue. De même pour les algorithmes qui s’occuperont de prendre des décisions critiques à la place des généraux.

Seules demeureront quelques unités de super-guerriers des forces spéciales et une poignée d’experts maniant ces technologies sophistiquées. Les hommes sont menacés de perdre leur valeur car l’intelligence est découplée de la conscience.

 

Le perfectionnement exponentiel de nos ordinateurs permet à ces derniers d’être toujours plus performants, toujours plus intelligents. Nous pensons à tort qu’il est nécessaire aux machines d’avoir une conscience pour égaler ou surpasser l’intelligence humaine. Pourtant “il pourrait bien exister plusieurs autres voies menant à une superintelligence, dont seules certaines passeraient par le détroit de la conscience.” p.334.

Ainsi, cela nous pose une question inédite : est-ce l’intelligence ou la conscience qui importe vraiment ? “L’intelligence est obligatoire, la conscience optionnelle”, répondront les armées et les entreprises. Les expériences subjectives propres à la conscience ne sont d’aucun intérêt selon eux, seule l’intelligence compte.

Il ne faut pas penser qu’un robot ne pourra jamais remplacer un humain, ils en sont tout à fait capables. Ainsi, une éducation personnalisée à chaque enfant pourrait être donnée à l’école grâce à des enseignant numériques infatigables. De même, des algorithmes spéculent déjà en bourse ou encore arrivent à détecter des tumeurs que même les spécialistes ne voient pas.

 

Cependant, tous les médecins ne disparaîtront pas pour autant. Les tâches les plus complexes et délicates resteront entre leurs mains, cela de la même façon que les armée du 21e siècle recrutent plus d’agents spéciaux qu’auparavant.

On peut penser que les robots ne peuvent pas avoir d’empathie et donc ne remplaceront pas les médecins qui doivent annoncer un cancer par exemple. C’est faux. Grâce à leurs capteurs ils seront même capables d’avoir la meilleure réponse émotionnelle possible, alors que “les humains se laissent souvent submerger par leurs émotions et leurs réactions sont contre-productives.” p.341

 

Ainsi, il est possible que la majorité de l’humanité fasse un jour partie d’une classe inutile car remplacée par des algorithmes. En effet, les organismes – y compris Homo sapiens – étant des algorithmes, que cet algorithme soit organique ou non n’aura aucune incidence sur leurs calculs. Si les algorithmes inorganiques surpassent les calculs des humains, il n’y a donc aucun raison qu’ils ne puissent les remplacer.

Les victoires de Deep Blue sur le champion du monde d’échecs Garry Kasparov ou encore de AlphaGo sur le champion de go Lee Sedol prouvent que les algorithmes nous surpassent déjà dans de nombreux domaines.

 

L’art ne sera pas le refuge pour l’humanité. La création artistique n’est pas préservée des algorithmes, certains sont déjà capables de composer de la musique qui, en écoute en aveugle, est jugée meilleure que celle composée par des humains.

Il est donc possible que les masses inutiles soient nourries et entretenues à l’aide de toute cette technologie. Mais alors, que feront ces personnes de leurs journées ? “La drogue ou les jeux vidéos pourraient être une des réponses.” p.352. Elles pourraient passer toujours plus de temps dans des mondes virtuels pour fuir la glauque réalité extérieure.

 

Cependant, confier autant de pouvoir aux algorithmes les transformeraient d’oracles omniscients en souverains. En effet, l’application Waze par exemple dirige les conducteurs pour qu’ils atteignent plus vite leur destination en évitant les routes encombrées. Néanmoins, si tout le monde l’utilise, la route peu encombrée s’encombrera, ce qui obligera l’algorithme à dissimuler cette information à certains conducteurs pour éviter cela.

Le déplacement de l’autorité des humains aux algorithmes [provient] d’un flot de choix personnels. […] Si nous ne restons pas vigilants, il pourrait en résulter un État policier orwellien qui surveille et contrôle constamment toutes nos actions.” p.370

 

 

L’océan de la conscience

 

Deux nouvelles catégories de religions vont apparaître : le techno-humanisme et la religion des données (voir chapitre suivant). Concernant le techno-humanisme :

Le techno-humanisme considère l’humanité comme le sommet de la création et qu’il faut faire évoluer l’Homo sapiens en Homo deus à l’aide de la technologie. Pour continuer à surpasser les algorithmes, les humains devront constamment optimiser leur esprit. Cet objectif sera atteint avec le génie génétique, les nanotechnologies et les interfaces cerveau-ordinateur.

En vérité, le techno-humanisme pourrait bien finir par réduire les êtres humains. […] Tout paysan le sait : c’est généralement la chèvre la plus futée du troupeau qui crée le plus d’ennuis.” p.390. Ainsi, pensant améliorer notre esprit, nous pourrions au contraire nous diminuer en nous privant de nos doutes, rêves et de notre attention.

 

La seconde menace alarmante à laquelle est confronté le techno-humanisme est la possible capacité de contrôler sa volonté à l’avenir. En effet, grâce à des casques de concentration comme celui testé par la journaliste Sally Adee nous ferions taire nos voix intérieures et donc nombre de nos maux. Mais le premier commandement humaniste – s’écouter – disparaît donc en même temps.

Selon l’humanisme, seuls les désirs humains donnent sens au monde. Néanmoins, pouvoir choisir ses désirs est contradictoire : que se passerait-il si, par exemple, nous pouvions décider de tomber amoureux ou au contraire d’arrêter de l’être ? Comment reconnaître quels désirs garder et lesquels éteindre à l’aide de casques cérébraux ou de comprimés ?

 

 

Le dataïsme

 

Devant les problèmes du techno-humanisme, une techno-religion est encore plus ambitieuse. Pour elle, les désirs et expériences humaines ne sont plus source de sens, c’est désormais l’information. Ainsi, le dataïsme ne vénère ni les dieux ni les hommes, elle voue un culte à l’information, aux données.

Selon cette nouvelle religion, les humains ont achevés leur tâche cosmique et doivent transmettre le flambeau à de nouvelles espèces d’entités. L’univers consiste en flux de données (data) et la valeur de toute entité dépend de sa contribution au traitement de ces données.

Les dataïstes sont sceptiques entre le savoir et la sagesse des hommes, et préfèrent se fier au Big Data et aux algorithmes informatiques”. p.396. En effet, devant les flux immenses de données les humains ne peuvent pas les distiller en connaissances, contrairement aux algorithmes.

 

Comment améliorer le traitement de l’information :

    1. Accroître le nombre de processeurs (ici, le nombre d’humains)
    2. Accroître la variété des processeurs. Une conversation entre un paysan, un prêtre et un médecin peut produire des idées nouvelles qui ne seraient jamais sorties d’une conversation avec trois chasseurs-cueilleurs.
    3. Accroître le nombre de connexions entre les processeurs. Un réseau de dix villes connectées entre elles produira plus d’innovations que dix villes isolées.
    4. Accroître la liberté de circulation. Construire des routes pour relier les villes est inutile si elles sont infestées de voleurs.

 

Ces quatre méthodes se contredisent souvent les unes les autres car plus le nombre et la diversité des processeurs est grand et plus il est difficile de les connecter librement. L’humanité a également connu ces quatre phases : augmentation du nombre et de la diversité des humains, puis établissement de connexions entre eux et enfin accroissement de la liberté de circulation des informations.

Le dataïsme considère que “les hommes ne sont que des outils visant la création de l’Internet-de-tous-les-objets qui, de la planète Terre, pourrait bien se propager à toute la galaxie, voire à tout l’univers. Ce système cosmique de traitement des données serait pareil à Dieu.” p.410. Son objectif est donc de connecter toujours plus de médias et d’ainsi produire toujours plus d’information. En essayant de tout rattacher au système, il tentera également d’y ajouter de force les hérétiques qui ne le veulent pas.

Tout sera connecté, de nos corps aux objets en passant pas les arbres et les animaux. “Le péché le plus grave serait de bloquer le flux de données.” p.411. La liberté de l’information est le bien suprême pour le dataïsme. Contrairement à la liberté d’expression qui permet à toute personne de penser et dire ce qu’elle veut, la liberté d’information n’est pas donnée aux hommes mais à l’information.

 

Le dataïsme possède de nombreux avantages dont la réduction de la pollution et du gaspillage, la détection quasiment immédiate d’épidémies ou encore la création de savoir communautaire comme le fait déjà Wikipédia.

Les expériences humaines ont la même valeur que celles des autres animaux. La force de l’homme réside dans sa capacité de les transmettre au système de traitement de données par l’intermédiaire de blogs ou de poèmes. La valeur de l’humain réside donc dans sa possibilité de transformer ses expériences en data.

Le dataïsme menace de faire subir à l’Homo sapiens ce que ce dernier a fait subir à tous les autres animaux. Dans un premier temps, il accélèrera probablement la quête humaine de la santé, du bonheur et du pouvoir. Cependant, le jour où l’autorité passera des hommes aux algorithmes, ces derniers risquent  de réduire les humains « du rôle d’ingénieurs à celui de simples puces, puis de data, pour finalement se dissoudre dans le torrent des données comme une motte de terre dans la rivière.” p.424

 

Trois questions cruciales à garder à l’esprit après avoir lu le livre :

    • Les organismes ne sont-ils réellement que des algorithmes, et la vie se réduit-elle au traitement des données ?
    • De l’intelligence ou de la conscience, laquelle est la plus précieuse ?
    • Qu’adviendra-t-il de la société, de la politique et de la vie quotidienne quand des algorithmes non conscients mais hautement intelligents nous connaîtrons mieux que nous nous connaissons ?

Résumer Homo Deus fut un exercice très difficile et éprouvant. En effet, ce livre est extrêmement riche en contenu, un vrai livre de savoir.

Le résumé qui vous a été partagé gratuitement sur cette page n’est donc pas exhaustif. Pour aller plus loin si le contenu du livre vous intéresse, vous êtes libres de le lire en entier pour bénéficier des nombreuses connaissances de l’auteur.

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Adrien Moyaux

Fondateur et Administrateur de Beseven, je suis aussi l'auteur du Livre de Savoir, de Philippe Zeidler ainsi que le créateur de ce site.

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